Depuis 2018, la plupart des activités sportives scolaires ne requièrent plus de certificat médical. Pourtant, certains établissements continuent d'en exiger un pour l'absentéisme, la dispense de sport ou l'accès à la cantine. Cette pratique n'a aucun fondement légal, sauf en cas de demande expresse de l'Éducation nationale ou pour des situations médicales particulières.
Les familles se retrouvent confrontées à des demandes contradictoires, oscillant entre le respect du cadre légal et la pression des établissements. Les règles applicables varient selon le type d'activité, l'âge de l'élève et le motif invoqué, créant une confusion persistante sur les droits et obligations de chacun.
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Certificat médical scolaire : ce que dit la réglementation aujourd'hui
Oubliez les allers-retours systématiques chez le médecin pour obtenir un papier signé : la règle a changé. À l'école, au collège ou au lycée, le certificat médical scolaire n'est plus un passage obligé. Depuis la circulaire de l'Éducation nationale du 3 mai 2021, les cas où un établissement peut vraiment réclamer un certificat médical sont clairement définis. Le code de la santé publique et les articles du code de l'éducation encadrent désormais fermement ces situations.
Concrètement, pour tout ce qui touche à la santé des enfants, ce sont d'abord les parents qui signalent l'état de santé de leur enfant à l'établissement. Sauf cas particulier, maladie chronique, suspicion de maladie contagieuse,, aucun justificatif médical n'est exigé. Le secret médical protège les informations sensibles : seul un médecin peut, si la situation l'impose, délivrer un certificat. L'école, quant à elle, n'a pas à exiger ce document de façon systématique.
Le service public est formel : exiger un certificat médical pour chaque absence ou pour une simple dispense ponctuelle d'EPS relève de l'abus. Il existe cependant quelques exceptions, que voici clairement listées :
- Retour à l'école après une maladie contagieuse (selon la liste fixée par arrêté) ;
- Mise en place d'un projet d'accueil individualisé (PAI) pour un élève souffrant d'une pathologie chronique ;
- Demande d'adaptation en cas de trouble de santé reconnu.
Ces situations sont précises. Pour tout le reste, les familles peuvent s'appuyer sur leurs droits et rappeler la réglementation. Le médecin traitant reste le seul à pouvoir attester, à sa discrétion, de l'état de santé de l'enfant si une situation médicale le justifie vraiment.
Dans quels cas l'école peut-elle exiger un certificat médical ?
La demande d'un certificat médical par un établissement scolaire doit rester l'exception, pas la règle. La réglementation s'impose, et les circulaires récentes n'ont rien laissé au hasard. Dispense ponctuelle d'EPS, absence ordinaire : ces motifs n'ouvrent plus droit à une exigence médicale. Toutefois, certains contextes particuliers demeurent concernés.
Voici les cas dans lesquels un certificat médical peut effectivement être exigé par l'école :
- Après une maladie contagieuse (coqueluche, rougeole, méningite…), la reprise de la scolarité peut nécessiter la présentation d'un certificat attestant que l'enfant n'est plus contagieux.
- En cas de projet d'accueil individualisé (PAI) : pour un élève souffrant d'asthme, de diabète ou d'allergie sévère, le PAI s'appuie souvent sur un avis médical, parfois formalisé par un certificat.
- Si l'élève doit pratiquer une activité sportive adaptée ou être déclaré inapte à l'EPS sur une longue période, un certificat d'inaptitude peut être demandé. Mais attention : cette exigence ne concerne que les inaptitudes totales ou prolongées, jamais une simple absence isolée.
Le règlement intérieur d'un collège ou d'un lycée ne peut pas aller à l'encontre de la loi. Réclamer un certificat de non contre-indication au sport pour chaque élève n'a plus lieu d'être dans le cadre de l'école obligatoire. Seules les fédérations sportives, pour la délivrance d'une licence hors temps scolaire, peuvent encore l'exiger.
Les équipes éducatives sont tenues d'appliquer la réglementation nationale. Finies les courses au certificat médical pour chaque rhume ou entorse passagère. Les familles disposent de textes solides pour s'opposer à une demande non justifiée de l'établissement. Un exemple : une mère reçoit un mot du collège exigeant un certificat pour trois jours d'absence à cause d'une angine. Elle rappelle la circulaire, fournit une simple attestation parentale, et l'établissement doit s'y tenir.
Refuser la visite médicale ou le certificat : quels sont vos droits et obligations ?
Dans la pratique, beaucoup de parents voient encore leur établissement réclamer un certificat médical pour la moindre absence ou une inaptitude temporaire au sport. Pourtant, la législation, portée par la circulaire éducation nationale et le code de la santé, est limpide : solliciter systématiquement le médecin pour chaque absence ne correspond plus aux textes en vigueur.
Dans la majorité des cas, un justificatif d'absence parentale suffit amplement, sauf si la situation concerne une maladie contagieuse ou un suivi médical particulier. Le droit protège la confidentialité de la santé de l'enfant : le secret médical reste intangible. Personne dans l'établissement ne peut exiger de détails sur la pathologie ni demander un certificat détaillé sans raison valable. Seule une mention d'inaptitude ou d'absence, sans entrer dans le diagnostic, est légitime.
Les parents peuvent donc refuser une demande injustifiée de certificat médical, en s'appuyant sur la réglementation en vigueur. L'école n'a aucun pouvoir pour sanctionner une absence couverte par une attestation parentale, à moins qu'il ne s'agisse d'une maladie contagieuse visée par la réglementation. L'Ordre des médecins condamne d'ailleurs les « certificats de complaisance » que certains établissements continuent à réclamer sans raison fondée.
En cas de pression injustifiée, la meilleure attitude consiste à ouvrir le dialogue avec l'école : expliquez la réglementation, transmettez un justificatif parental, et si la situation s'enlise, sollicitez l'inspection académique ou un médiateur. Ne laissez pas la routine administrative prendre le dessus lorsque la loi permet de faire respecter vos droits. La santé de l'enfant appartient avant tout à la famille, appuyée par le cadre légal.
Alternatives, démarches et recours possibles pour les familles
La demande de certificat médical scolaire génère souvent des tensions inutiles entre établissements et familles. Pourtant, il existe plusieurs solutions pour faire valoir ses droits tout en respectant la santé de l'enfant. Le plus simple, dans la majorité des cas : fournir un justificatif d'absence parentale. Ce document répond aux attentes du service public, sauf en cas de maladie contagieuse ou de protocole médical spécifique.
Pour les situations particulières (maladie chronique, restrictions d'activités physiques), la mise en place d'un projet individualisé (PAI) s'impose. Le PAI, conçu en concertation avec le médecin scolaire et, si besoin, la maison départementale des personnes handicapées, formalise les adaptations dans le strict respect du secret médical. Pour éviter les malentendus, il peut être utile de consulter le règlement intérieur ou d'échanger avec la direction pour clarifier les règles en vigueur dans l'établissement.
Si le désaccord persiste malgré tout, plusieurs démarches restent possibles :
- Écrire un courrier circonstancié au chef d'établissement, en rappelant les textes applicables (circulaires, code de la santé publique, code de l'éducation).
- Saisir l'inspection académique pour engager une médiation.
- En dernier recours, solliciter le Défenseur des droits ou demander l'appui d'associations spécialisées dans la défense des familles et la santé des enfants.
Face à la demande injustifiée de certificats médicaux, les familles disposent donc d'un arsenal de démarches, depuis la simple attestation parentale jusqu'à la mobilisation des autorités compétentes. Les règles ont changé : il est temps de rappeler que la confiance et la loi doivent l'emporter sur la paperasse inutile.


